Celle-ci y a laissé des traces dans le paysage, le territoire recèle donc de nombreux trésors.
La Haute-Saintonge bénéficie d’un patrimoine roman exceptionnel servi par une pierre de grande qualité, dont la finesse du grain et la douceur des teintes s’harmonisent délicatement à la luminosité si particulière de la Saintonge.
Sous le jeu de l’ombre et de la lumière, l’architecture s’anime et les sculptures semblent prendre vie dans des scènes inattendues et insolites.
Partir à la découverte de l’art roman de la Haute-Saintonge c’est aller de surprises en étonnements dans un voyage intemporel.
La Haute-Saintonge possède de véritables merveilles de l’art roman saintongeais. Un art qui s’est développé de la fin du XIe au début du XIIIe siècle, au cours d’une période de prospérité démographique et économique. Les hommes défrichent les forêts, conquièrent des espaces agricoles et bâtissent de nouveaux villages. Cette croissance s’accompagne d’importants progrès techniques et d’une meilleure qualification de la main d’œuvre, permettant la réalisation de projets architecturaux plus ambitieux.
Ce qui caractérise les églises saintongeaises, c’est la sobriété des formes, l’équilibre des volumes et l’originalité des décors. Beaucoup ont en commun ces belles façades, qui ont fait leur réputation, ponctuées d’arcatures séparées par d’élégantes colonnettes. Pourtant chaque église a sa personnalité qui la rend unique. Ici et là, on admire la pureté des lignes architecturales, s’étonne de la virtuosité des sculpteurs, s’attendri devant la délicatesse d’une fresque ou la simplicité graphique d’un graffiti…
Et si ces églises semblent à première vue modestes, ne vous y laissez pas prendre !
Elles offrent un décor souvent luxuriant et original, et derrière une façade austère, peuvent se dévoiler des scènes des plus invraisemblables.
La Haute-Saintonge possède ainsi quelques-uns des édifices romans parmi les plus remarquables, qu’il convient de découvrir au gré d’itinéraires ou de balades. Des monuments inscrits dans leur environnement et qui ont profondément marqué l’identité de cette région.
De tout temps, les hommes ont dessiné, gravé, imprimé la pierre et le bois pour laisser une empreinte de leur passage.
Ces graffiti, aux traits parfois maladroits ou à l’esthétisme étonnant, parlent d’hommes, qui souvent modestement, ont souhaité témoigner de leur existence.
À chaque fois, c’est pour celui qui découvre ces marques parfois ténues, la même émotion, celle d’une rencontre entre deux êtres à des siècles de distance. C’est devenir le récepteur d’un message à déchiffrer en imaginant la main qui l’a gravé.
La Haute-Saintonge regorge de graffiti : dans les églises, les châteaux et autres édifices. Des gravures qui représentent des formes géométriques, architecturales, végétales, animales, des personnages, des blasons, des inscriptions. Des traits que le temps efface peu à peu et qui se devinent avec une lumière rasante. Des missives lancées dans le temps par des bâtisseurs, des habitants du village, des passants et que nous recueillons sans toujours en comprendre la signification.
L’exemple le plus remarquable de graffiti reste celui de l’église de Moings, un ensemble exceptionnel dont l’historien Jean Glénisson estimait qu’il n’y avait « nulle part ailleurs d’équivalent». Véritable bande dessinée du Moyen-âge qui se déploie sur les murs de l’église Saint-Martin. Elle représente des scènes de guerre autour de forteresses, avec des cavaliers qui s’affrontent. Des graffiti dont la précision des traits et la maîtrise de l’espace montrent la virtuosité de l’artiste, qui pourtant savait que son œuvre serait dissimulée par un décor peint. Aujourd’hui, personne ne connait le nom du graveur, ni l’origine des scènes, mais l’œuvre est unique !
Les pierres des édifices saintongeais délivrent les messages, adressés par des hommes qui un jour ont gravé un nom, une date, un visage ou une image. Comme un livre à parcourir au cours d’un itinéraire énigmatique et passionnant qui plonge le visiteur dans un univers riche en émotions.
Le petit patrimoine de pays de la Haute-Saintonge se découvre lors des balades, au cœur des villages, dans les paysages qu’il façonne.
Chaque fois, il témoigne de l’art de bâtir des hommes de cette région, mais aussi d’un mode de vie oublié.
Prendre le temps de regarder, un lavoir, un puits, un moulin ou le détail d’une façade, c’est replonger dans un passé plus proche de notre époque qu’il n’y parait.
Tendre l’oreille, écouter le murmure des pierres et entendre les histoires d’autrefois.
Mais au-delà des habitations, un patrimoine plus modeste se niche dans les campagnes et les hameaux.
Si les églises, châteaux et habitations sont les éléments patrimoniaux les plus visibles dans le paysage, le petit patrimoine de pays reste bien présent et sa richesse est telle que l’on peut y lire la vie quotidienne de la Saintonge, jusqu’au milieu du XXe siècle. Un puits dans un village ! et c’est le souvenir de la gestion de l’eau jusqu’après la Seconde guerre mondiale. Un lavoir ! et remontent dans les mémoires les scènes animées des bughées (lessives). Une belle murette de pierre ! et se dessinent les contours des jardins de villages…
Ce petit patrimoine de pays fait rejaillir des images et donne une lecture de son environnement.
Loin d’être laissé à l’oubli, le petit patrimoine saintongeais fait l’objet d’attention particulière et s’intègre parfaitement dans son époque. Il est devenu l’un des atouts du charme de la Haute-Saintonge, l’un de ceux qui séduisent les touristes et leurs donnent l’envie de revenir ou de rester.
L’hôpital des Pèlerins à Pons est l’un des plus beaux ensembles hospitaliers français de l’époque médiévale.
Situé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, il accueillait les malades, les pauvres, les passants et les pèlerins, qui trouvaient là un refuge temporaire, le temps de reprendre la route vers la Galice.
En 1998, il est inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Aujourd’hui, il contribue pleinement au caractère médiéval de Pons.
A la fin du XXe siècle, l’Hôpital-Neuf fait l’objet d’une belle restauration. La salle des malades retrouve son volume et laisse apparaître une magnifique charpente du XIIIe siècle. Le passant redécouvre les graffitis du passage couvert, laissés par les voyageurs et les pèlerins, tandis qu’un jardin médiéval présente de nombreuses plantes aux vertus médicinales. Et, l’Hôpital-Neuf, fier de son passé prend le nom d’Hôpital des Pèlerins, avant de faire son entrée au patrimoine mondial. Aujourd’hui, l’Hôpital des Pèlerins est devenu un des lieux incontournables de la Haute-Saintonge.
Difficile de ne pas se laisser séduire par la beauté de l’architecture et émouvoir par l’histoire de ce lieu unique.
La Haute-Saintonge est traversée par le chemin Via Turonensis, qui conduisait les pèlerins de Compostelle de Tours à Ostabat. Au Moyen-Age, ce chemin drainait une population venue du Nord de la France et de l’Europe.
Après avoir atteint son apogée au XIIe siècle, le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle connaît une période de déclin au cours du XVIe siècle, porteur de nouvelles idées. À la fin du XXe siècle, les chemins de St-Jacques retrouvent un nouvel élan, porté par des marcheurs en quête de rencontres et de nature.
Les marcheurs se dirigeant vers Saint-Jacques de Compostelle entraient en Haute-Saintonge par Pons et la quitter après Petit-Niort. Au cours de ce voyage, des églises les accueillaient pour leurs prières et leurs repos. Ces passages sont imprimés dans les murs, nombreuses sont les marques gravées dans les pierres : pas de pèlerins, fer à cheval, pèlerins… l’église d’Avy possède une intéressante fresque représentant une scène jacquaire, l’église de Belluire renferme une statue de saint Jacques. Le château de Plassac conserve la tour des pèlerins... Plus au sud, le charmant village de Petit-Niort marque la dernière étape saintongeaise du trajet.
Si vous parcourez le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, n’hésitez-pas à glisser vos pas dans ceux des pèlerins du Moyen-âge et égarez-vous sur les routes de traverses. Elles réservent de belles surprises et feront de votre traversée saintongeaise un moment de découvertes, avant de reprendre la route pour l’Espagne.
La Communauté des Communes de Haute-Saintonge œuvre en faveur de la conservation et de la valorisation de son patrimoine. Le service n’intervient que sur les communes et dans la mesure où il ne fait pas concurrence au secteur privé.
- Aide au montage des dossiers de subvention ou de restauration
- Suivi de chantiers de restauration du petit patrimoine de pays
- Réalisation de circuits de visite en Haute-Saintonge en partenariat avec le service Tourisme
- Réalisation de publications et d’expositions
- Inventaire et gestion des collections archéologiques
- Collaboration au chantier de fouilles de la villa gallo-romaine de Jonzac
- Contribution à des publications d’articles, conférences
- Conseil scientifique aux communes